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  • Les grands-parents et la multi-culturalité - Partie 1

    Quand on habite loin de chez sa famille et qu’on épouse quelqu’un d’une autre culture, porté par les feux de la passion, pense-t-on à ses parents ? Il vaut mieux, surtout si on se marie avec un Indien car alors, là, le « on ne se marie pas avec une personne mais avec sa famille » est on ne peut plus réel. On essaye de se prémunir des ingérences des membres de la belle-famille, sans toutefois se mettre trop à leur place. Et puis arrivent souvent les enfants. Les parents, bien occupés à jongler entre leurs cultures pour élever leur petit, doivent en plus veiller à laisser leur place aux grands-parents. Comment ces derniers trouvent-ils leur place ? Entre les méthodes d’éducation qui peuvent grandement différer et parfois la distance qu’ils doivent gérer, j’ai trouvé intéressant de leur donner la parole. Après avoir écrit et illustré Bandati, un livre pour les enfants de la troisième culture, il m’est venu à l’idée de demander aux grands-parents comment eux vivaient cette situation de bi-culturalité ! Un moment intéressant de réflexions et d’échanges.

    Partie 1 – La grand-mère indienne

    En Inde, la bru est sensée vivre avec sa belle-famille et, dans la grande famille indienne, le bébé n’appartient à personne ou à tout le monde, surtout à la grand-mère. Elle est très impliquée dans la vie du nourrisson, le nourrissant (une fois fini l’allaitement), le baignant, le massant, le surveillant. En revanche, il n’y a pas de réel investissement dans l’éveil psychomoteur des tout-petits, qui est laissé à l’environnement et ne passe pas par des jeux, des activités, entre adultes et enfants.

    Ma belle-mère, malgré son veuvage, préfère vivre dans son Kerala natal où elle a un cercle social. Choisissant avec soin ses saisons – elle n’aime pas le froid du Nord de l’Inde –, elle nous rend visite une ou deux fois par an pour une quinzaine de jours. Elle a essayé de suivre ses rituels au début, mais ma réaction quand elle a couvert mon fils de trois semaines avec des bijoux en or semble l’avoir dissuadée de poursuivre dans cette voie. Avec les années, elle a compris que pour nouer un lien avec son petit-fils, le mieux était de « faire des choses » avec lui. A presque 70 ans, elle s’est mise au cricket et au dessin, et il faut applaudir cet effort qui a eu le mérite de faire hurler de rire mon garçon !

    Mais je vais lui laisser la parole. Juste avant, laissez-moi préciser que j’ai dû prendre mon courage à deux mains pour lui demander comment elle vivait le fait d’avoir une belle-fille étrangère et un petit-fils franco-indien. Ma démarche l’a un peu surprise – l’autoréflexion et la réflexion en Inde ne sont pas des démarches valorisées – mais ce fut l’occasion de parler de notre relation, alors que les échanges directs et transparents ne sont pas communs en Inde.

    « Le 13 avril de l’année 2014 fut une journée merveilleuse pour moi… Quand mon fils m’a annoncé qu’il était (enfin !) prêt pour le mariage, j’ai été ravie d’apprendre la nouvelle, à savoir qu’une belle-fille allait rejoindre notre famille... En plus de cela, il m’a donné une autre bonne nouvelle, j’allais bientôt être grand-mère. C’était notre rêve. Quand j’ai su dire que ma future belle-fille était étrangère, je ne l’ai pas mal pris mais j’ai été inquiétée de la réaction de mon père, qui n’a jamais été un homme facile, et de ma famille. J’ai pensé que la communication serait peut-être un peu difficile, même si je parle anglais, pas couramment mais pas trop mal non plus...

    Je réalise maintenant la chance que j’ai d’avoir une bru comme la mienne... En ce qui concerne mon petit-fils, au début ce n’était pas facile car nous avions très peu de complicité... Quand il avait 3-4 ans, je ne le sentais pas attaché à moi... Ça m’a fait un peu mal mais maintenant cela va très bien, il a commencé à communiquer avec moi ainsi qu’avec ma fille, sa tante paternelle... Je me sens très heureuse... Le seul problème, c’est qu’il ne peut pas manger de nourriture épicée comme le sambar que j’ai l’habitude de préparer quand la famille se réunit. »

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    Découvrez plus d'histoires liées aux relations entre grands-parents et petits-enfants multi-culturels dans le livre Bandati.

  • Les perles multiculturelles d'un métis franco-indien 16

    Mon petit métis Franco-indien de 6 ans sur le brossage de dents :

    • Lui : Non maman, je ne me lave pas les dents le soir mais le matin ! Comme papa !
    • Moi : Mais tu fais comment en France ?
    • Lui : Et ben en France je les lave avec papi le soir…
    • Moi : Bon d’accord mais aujourd’hui tu veux bien te les laver le soir ?
    • Lui (après 5 minutes) : Maman, c’est génial ! J’ai utilisé le dentifrice que tu as ramené de Paris et j’ai eu l’impression d’être chez papi-mamie !!

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  • Le métissage franco-indien dans l'histoire

    L Inde (1816-1956).jpg

    Je réfléchissais au status de métis franco-indien de mon fils et ça a fait tilt ! C'est loin d'être nouveau, puisque les Français ont quand même colonisé une petite partie de l'Inde.

    15 ans que je vis en Inde et je ne me suis jamais penchée sur la nature des relations franco-indiennes. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir entendu l’Ambassadeur rabâcher ses histoires d’ « amitié » que je n’ai jamais vraiment comprises. Je comble (partie de) mes lacunes dès à présent. Pour ceci, je me suis largement inspirée de la dissertation de Jessica Louise Namakkal, Transgressing the Boundaries of the Nation: Decolonization, Migration, and Identity in France/India, 1910-1972, 2013 (lien).

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